Hanvec au fil du temps…
Etymologie : Au XIe siècle le cartulaire de Landevennec dresse l'inventaire des possessions de l'abbaye. La paroisse apparaît sous le nom de plebs HAMUC (plebs = paroisse). Dans son dictionnaire des Communes et Trêves du Finistère, B. Tanguy précise: « Dérivé en uc (variante de ok aujourd'hui ek), vieux breton ham, en moyen breton haff, hanff aujourd'hui hanv (=été). Le toponyme HANVEC apparaît, par ailleurs associé au breton kroaz croix dans croixhanvec (Morbihan), au vieux breton lein hauteur dans leinhanvec, village de Plounéour-Ménez. Équivalent breton exact du latin aestivalis lieu d'été, il pourrait être en relation avec la pratique de l'estivage, c'est-à-dire faire séjourner les troupeaux, l'été dans les pâturages de montagne. »
C’est en des temps reculés que les hommes ont choisi de s’installer dans notre région où l'on peut vivre de pêche, de cueillette et de chasse. De nombreux vestiges sont d’ailleurs sur la commune les témoins de l'âge de bronze marquée par la civilisation des tumulus (3500 à 1800 avant J,C.) et aussi des Romains qui arrivent en 54 avant J.C. dans une zone celtisée depuis 500 ans.
Quand au VIe siècle de notre ère le flot d'immigrants bretons traverse la Manche pour s'installer en Armorique, de nombreuses tribus Gallo-Romaines vivent et travaillent dans nos contrées. Mais il reste des zones de forêts et de lande à défricher. C'est entre la "Montagne", la rade et les rivières du Camfrout et de la Douffine que la première communauté chrétienne va s'installer. Le bourg bâti au sommet d'une colline élevée (102 m) semble avoir été un centre de défrichement. A l’entour les villages aux consonances évocatrices : coat, killi, cran (bois en vieux et moyen breton) sont autant de témoins de la couverture forestière, dont la magnifique forêt du Cranou en est encore le témoin.
Cette communauté érigera un lieu de culte dédié à St Pierre: ce sera HANVEC [1]. Les femmes, les hommes qui se succéderont sur ce territoire marqueront toujours leurs différences avec leurs voisins, car ils ont choisi d'épouser une nature rude et sauvage. Il faudra des siècles de labeur, de courage et de misère pour que cette région devienne une des plus belles du Finistère.
Les seigneurs les plus célèbres qui marqueront de leur empreinte HANVEC résideront au manoir de Kerliver. Ils ont servi les Ducs de Bretagne, les Rois de France, l'Empire. A la révolution, la famille de Quelen de Kerhoan quitte Kerliver pour se réfugier à Jersey. Le domaine fut confisqué par le gouvernement révolutionnaire.
En 1803, J.L. DE Quelen revint au manoir et devint Maire de Hanvec. C'est en 1850, à la suite de problèmes financiers, que la famille fut contrainte de vendre le manoir aux frères Deshaies de Montigny qui le cédèrent par la suite à la commune dans leur testament.
Liée à l'histoire du Manoir, la chapelle de Lanvoy [2] fut autrefois Landevennec à laquelle elle fut donnée par le roi Gradlon. Elle est demeurée rattachée à celle-ci jusqu'à la Révolution.
Terre de légende, de labeurs et de loisirs, Hanvec fut et a su rester le lieu de résidence des hommes qui aiment la nature. Les Hanvécois peuvent aujourd'hui méditer l'histoire de leurs ancêtres dans le calme des chemins creux qu'embaument l'ajonc d’or et la bruyère dont les parfums se mêlent dans la frange du bord de rade aux odeurs iodées des goémons.
[1] "Toute cette région ne comprenait qu'une seule paroisse primitive (8000 ha). HANVEC englobait, outre ses trêves RUMENGOL et LANVOY, la partie sud de l'HÔPITAL-CAMFROUT, ROSNOËN et sa trêve LE FAOU, QUIMERC'H et sa trêve LOGONNA-QUIMERC'H, enfin LOPEREC" E. Vallerie, Communes bretonnes et paroisses d'Armorique. Une immense paroisse éclatée en communes depuis la Révolution.
[2] Noté LAN. VOE au XIe siècle, le toponyme est un composé formé avec le vieux breton lann "ermitage" et un nom de saint, sans doute MOE. .Saint OYEN patron de la chapelle et éponyme de Lopoyen "Lochboezien" -lieu consacré - B. Tanguy, Dictionnaire des Communes.